Centre d'Entraînement Mediterranée

Première traversée de l’Atlantique à la voile pour Gildwen Moriceau Loquen

Gildwen et Jean-Pierre sont arrivés sur les quais de La Grande Motte dans la nuit du 19 février, après presque un mois de mer depuis la Martinique, terme d’un convoyage « retour de Transat Jacques Vabre » en Class 40. Pour celui qui a vite été surnommé « le gamin » et qui prépare la prochaine Mini Transat, quoi de mieux que cette navigation transatlantique en compagnie d’un navigateur expérimenté ? En associant Gildwen - qui vient du catamaran de sport (Nacra15)- , à ses projets Class40, Jean-Pierre s’est naturellement transformé en mentor. Un mentor bienveillant pour un élève avide d’apprendre la vie de marin. Entre les deux hommes, les 30 années d'écart se sont muées en 30 jours de complicité !

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pendant votre périple ?

Gildwen : « En dehors de notre navigation au près (face au vent et à la mer) quasiment tout le temps et du confort spartiate dans le bateau, nous avons cassé deux voiles. Il y a eu aussi des périodes où ça mouillait beaucoup. On a passé trois jours enfermés à l’intérieur du bateau et toutes nos affaires étaient humides. Mais j’ai vite oublié les moments difficiles ».

 

Quels ont été les bons moments ?

Gildwen : « Il y a en a eu beaucoup ! Le départ de Fort de France, dans de belles conditions tropicales. Puis mon anniversaire, mes 21 ans, fêté trois jours après le départ. Le passage de Gibraltar a été assez émouvant. Jean-Pierre m’a dit :  « tu as fait ta première traversée de l’Atlantique et je t’ai ramené ! ». Il avait ramené « le gamin » à bon port ! Ma mère, qui m’attendait sur le ponton à l’arrivée à La Grande Motte. Et enfin le lendemain matin, lorsque nous sommes entrés au Yacht Club/CEM où tout le monde nous attendait pour le petit déjeuner ».

 

Qu’as-tu appris de cette navigation, la première aussi longue pour toi ?

Gildwen : « A rythmer ma journée en fonction de mon sommeil et à m’alimenter correctement pour ne pas avoir de baisse d’énergie. J’ai aussi beaucoup échangé avec Jean-Pierre sur la stratégie. J’ai vraiment appris chaque jour, jusqu’à être autonome, à manœuvrer seul la nuit, à faire des choix météo.
Ça a surtout été un test grandeur nature pour savoir si le large me plaisait, si j’étais capable mentalement et physiquement de faire ça. Ça a été joyeusement confirmé. Je n’ai qu’une envie : y retourner !

Jean Pierre a su prendre son temps avec moi, avec un regard extérieur sur mes problèmes « dys » *. Il a su me donner des outils et les méthodes pour m’aider à m’adapter. On a bien rigolé, on a passé de super moments.

Tout ce que j’ai appris va me servir en Mini : la rigueur dans la préparation du matériel, dans la prépa de la navigation. Savoir communiquer avec les autres, les partenaires, ceux qui restent à terre. »

 

L’oeil de Jean-Pierre Balmes

« J’ai essayé de me positionner dans une démarche d’apprentissage, de l’accompagner dans sa découverte de la vie au large et dans le management global du bateau sur un temps long : la gestion du matériel, de l’humain, du physique, du moral, savoir naviguer en sécurité et en performance, savoir doser les risques. Je lui ai appris l’importance de la maintenance du bateau : les petites pannes à résoudre tout de suite, garder le bateau sec, anticiper sur tout.

J’ai skippé le bateau presque comme si j’étais en course : on a changé les voiles chaque fois qu’il le fallait. On n’était pas à 100% , mais pas non plus en mode convoyage !
Surtout, en un mois, cela permettait pour lui de valider l’envie de continuer ou non dans la course au large. Or, j’ai découvert que Gildwen avait un vrai sens marin, il est toujours de bonne humeur ! C’est une éponge, il est en demande d’apprentissage, en demande de savoir-faire, à tous les niveaux. Ça a été aussi riche pour lui que pour moi. A titre perso, ça a été très plaisant ».

 

Le programme de Gildwen ces prochains mois :

Objectif : se qualifier pour la Mini Transat 2023 à bord de son 6.50  (Tip Top 2005)

  • Fin février : Préparation du bateau, matériel de sécurité et de navigation
  • 4-6 mars : Mini Golfe / La Grande Motte – première course en solitaire – : 100 milles
  • 1-24 avril : Solo Med 1 (120 milles) & 2 (850 milles) Barcelone/ Espagne
  • 30 avril-8 Mai : Corsica Med (tour de corse au départ de Marseille)
  • À plein temps : recherche (urgente) de partenaires pour financer son projet Mini
  • À plein temps : en alternance au CEM dans le cadre de son DEJEPS Sportif de Haut niveau « entraînement »

Son association : GB Voile, qui, depuis 2018, a pour but de faire naviguer des personnes en situation de handicap. Travaille en collaboration avec l’association Atalante à La Grande Motte.

*Gildwen est « dys » : dyslexique, dysorthographique, dyscalculique

 

Le programme de Jean-Pierre ces prochains mois :

  • Chantier de remise en état du bateau
  • Roma per Due avec Michel Cohen
  • Circuit Med Class40 : Corsica Med, Giraglia…
  • Route du Rhum « si je suis qualifié ».